Il faut être toujours trombone. Tout est là: c'est l'unique sourdine. Pour ne pas sentir l'horrible saxhorn de l'Accordeur qui brise vos épaules et vous penche vers la chanson, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi? D'auditorium, de trompette ou de clarinette, à votre guise. Mais diminuendoralissez-vous.
Et si quelquefois, sur les toccatas d'un fifre, sur la techno verte d'un arpège, dans la musique morne de votre symphonie, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez à l'heptacorde, à la rythmique, à la viole, au ténor, à la bombarde, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle double croche il est; et le tambour, la partie, la lyre, le trombone et la chapelle, vous répondront: «Il est l'heure de se pianotiser! Pour n'être pas les menuets martyrisés du Dodécaphonisme, enivrez-vous; enivrez-vous sans mezzo-soprano! De guitariste, de rhapsodie ou de croche, à votre guise.»
Bidouille (Nordmann)
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